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Oppidum

05 – Les odonymes gaillards racontent l’histoire de Brive

todayoctobre 6, 2021

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    05 - Les odonymes gaillards racontent l’histoire de Brive Breniges-FM


Ils ont été des grands serviteurs de l’Etat : des militaires ou des politiques. Leurs noms sur des plaques émaillées racontent l’histoire de France. À d’autres endroits, des personnalités locales racontent l’histoire de Brive. Il y a les rues, les avenues, les boulevards, les places ou encore les impasses. Mais quel que soit le carrefour ou le trottoir, le promeneur remonte toujours le temps.

Brive-la-Gaillarde. 46 630 habitants pour une densité de 960 hab./km2. C’est une belle ville de province. Une « grande ville » disent les habitants de la campagne, peu habitués aux perspectives urbaines, aux grands ensembles et vastes zones commerciales. C’est d’ailleurs avec une relative appréhension que ceux des champs viennent visiter ceux des villes. L’immensité de l’aire urbaine (75 046 habitants) a l’inconvénient de désorienter rapidement celui qui la traverse… Pour s’y retrouver, l’automobiliste peut compter sur les plaques émaillées qui, outre le fait de confirmer ou non une direction, valident, au moins, une position. Il est intéressant de se demander quand ces odonymes ont vu le jour : « les historiens considèrent qu’en France la dénomination des voies urbaines a commencé à la fin du XIIIe siècle » explique Jean-Michel Valade qui signé un livre intitulé « À la découverte mémorielle des rues de Brive »…

De la rue de l’église à la place Verdun

Rue de l’église ou rue du Four seraient les premières appellations qui prévalent jusqu’au début du XVIIe : « Ce sont les dénominations d’usage populaire (…) et à partir de ce XVII on entre dans une ère nouvelle, celle des toponymes de décision créées par les autorités publiques ». La fonction est utilitaire : permettre de se situer dans l’espace quotidien. Tout en sachant qu’à cette époque, les gens lettrés ne sont pas nombreux : « d’où la nécessité de tenir compte de l’usage populaire qui décrit un lieu comme la rue Haute, la rue des Fossés et, bien plus tard, la valeur commémorative (place Verdun) ou la valeur symbolique (avenue de la Liberté) ont pris le relais » rappelle l’historien briviste…

Au fil du temps et… des rues

À Brive, plusieurs odonymes sont issus de l’Ancien Régime : la rue du Clocher et la rue des Récollets (d’aspect religieux), la rue des Cloutiers et la rue du passage de la poterie (d’aspect social)… la rue de la Jaubertie, la rue des Carbonnières, la rue Barbecane ou encore la rue Traversière sont tous des toponymes antérieurs à 1789.
Rappelons que Brive a eu son boulevard du Maréchal Pétain ou encore son avenue Staline. Plus récemment, Brive a fait le choix de se doter d’une avenue dénommée Jacques et Bernadette Chirac.
Les rues les plus emblématiques pour Jean-Michel Valade ? « La Place de la Guierle qui est le lieu emblématique de Brive, là où se déroule le marché hebdomadaire, cher à Georges Brassens ». Pour autant, sur votre GPS, vous lirez Place du 14 juillet. Mais, les brivistes en ont décidé autrement. Dans l’esprit des Corréziens, cette place centrale de Brive reste, et restera, la Place de la Guierle !
L’odonymie briviste c’est « Une mémoire de la ville, une mémoire mouvante, une mémoire qui fluctue au gré de l’expansion spatiale du bâti urbain et de la volonté décisionnaire des pouvoirs municipaux. Une mémoire plurielle » ajoute Jean-Michel Valade.


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